• XVIIème siècle

     

    Émail du XIIème siècle attribué à Godefroid de Claire de la collection Lord Llangattock.

     

         Cet émail représente la figure d’Alexandre Le Grand. Premièrement Alexandre est représenté sur un char, on peut remarquer aussi que sur cet émail, il a une barbe, alors qu'en temps normal, il n'en porte pas, il est donc apparenté à un roi. Sa posture sur le char avec un caducée en avant fait penser à un chef guerrier et évoque les croisade d'Alexandre.

    Ce char est tiré par un griffon, créature fabuleuse à bec et à aile d’aigle, au corps de Lion. Le griffon a une nature solaire. En réalité il appartient tout autant à la terre qu’au ciel, ce qui fait de lui un symbole des deux natures, humaine et divine.Nous pouvons alors dire que cette créature est liée à Alexandre, car il a une dimension à la fois divine, qui s’amplifie d’années en années mais aussi humaine.

         Si on compare le symbolisme propre à l’aigle avec celui du lion, on peut dire que le griffon relie la puissance terrestre du lion, à l’énergie céleste de l’aigle. Cela signifie qu’Alexandre est un chef de guerre sur la terre (et donc une source d'inspiration pour les combatants médievaux), mais qu’on lui attribue aussi des capacités divines. Il est donc omnipotent, puisqu’il a un pouvoir sans limite.

         Sur  l’émail, Alexandre tient dans ses mains un caducée. C’est une baguette autour de laquelle s’enroulent deux serpents. Le caducée est un symbole de Paix. Il rassemble les quatre éléments de la nature.

         Alexandre, à l’aide de son caducée repousse les nuages, représentés de façon sombre. On peut dire qu’il a le pouvoir d’agir sur la voute céleste. Et nous pouvons presque dire qu’il est comparé à Zeus, muni de son éclair.


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  •      Durant la période médiévale, le mythe d’Alexandre fut utilisé de nombreuses fois et dans plusieurs pays, par des auteurs qui s'appropriaient la figure et l'histoire d'Alexandre, et qui modifiaient ces deux éléments à leurs goûts.

         On retrouve la figure d'Alexandre la première fois au moyen âge au 5ème siècle après Jésus christ. C'est le poète persan Ferdowsi dans son livre  le Livre des rois  qui le fit apparaître sous le nom d'Iskandar. Il est représenté sous les traits d'un roi puissant mais sage, et avide de connaissances.

         Un autre poète persan reprendra le mythe d'Iskandar au 12ème siècle dans le  Livre d'Iskandar , ou il le représente comme son prédécesseur l'avait fait avant lui. Dans la suite de cette histoire, intitulée Le livre de l’honneur, Iskandar est présenté comme un prophète qui annonce la religion musulmane.

         Alexandre apparaît également au 7ème siècle dans le Coran.

         Il est représenté sous les traits d'un homme portant des cornes, et est appelé

         Dhû-l-Qarnayn (littéralement le bicornu). Ces cornes, qui symbolisent la puissance, sont inspirées de la représentation d'Alexandre sur les monnaies hellénistiques, sur lesquels Alexandre possédant les cornes du dieu Amon (auquel il s'était apparenté durant sa vie).

           Mais c'est en Europe durant l’époque médiévale que ce mythe va être le plus utilisé.

           En effet, durant cette période, de nombreux auteurs ont ré écrit à leur manière le mythe d'Alexandre, en incorporant toujours plus de fantaisie dans leurs ouvrages. Le plus célèbres de ces romans est celui d'Alexandre de Bernay (dit de Paris), appelé Le Roman d'Alexandre, qui date de 1175. Alexandre de Paris, écrivain français qui inventa un nouveau style d'écriture. En effet, l'ensemble de son livre est écrit en vers de 12 pieds, vers qui prirent ensuite le nom d'alexandrins en hommage au sujet sur lequel portait le roman.

         L'auteur prend énormément de liberté sur l'histoire réelle d'Alexandre, en ne se gênant pas pour modifier le trajet qu'a emprunté le conquérant. Il parle des pays orientaux qu'a conquis Alexandre comme des contrées merveilleuses, avec de somptueux palais, comme un monde enchanteur où vivent des créatures fantastiques (par exemple des filles-fleurs qui sortent de la terre au printemps). Il va même jusqu'à faire découvrir la fontaine de jouvence à Alexandre. L'auteur exagère et déifie Alexandre dans tout son ouvrage : il dit de lui qu'il était "le meilleur des princes de la terre", qu'à quarante mois, "la noblesse illuminait son coeur", qu'il était "brave et plus fier qu'un lion, sage dans ses paroles, généreux dans ses dons", et "toujours au premier rang" lors des batailles. Enfin "qu'il agissait avec noblesse et fierté, comme un valeureux roi et un bon chevalier", cette dernière comparaison montrant comment le livre a pu avoir tant d'impact ur les hommes qui partaient au combat.

           Ces livres ont été écrits dans la majorité à l’époque des croisades, et les nombreuses descriptions de trésors colossaux présents en orient avait pour but d’exalter les jeunes hommes pour qu’ils s’engagent dans l’armée et ainsi contribué à soutenir les croisades. Ces livres présentaient également l’image du chevalier modèle et courageux, qui devait inspirer aux chevaliers la vaillance sur le champ de bataille.


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